Un trouble mineur

 
 
 
Un trouble mineur
 

"Monseigneur !"

Les rideaux et les tentures étaient tirés, laissant ainsi la lumière du jour envelopper un lit à baldaquin dans lequel un maire, débraillé et soudainement très mécontent, avait dormi. La lumière aveuglante s'affaiblie, obscurcie par une ombre imprécise, et la voix cria encore.

"Monseigneur ! Je vous en prie réveillez-vous ! C'est urgent !"

Le maire jeta les couvertures au bas de son lit et s'agrippa aux rideaux pour se lever. Il y avait eu une longue fête, la danse jusqu'au bout de la nuit, le vin, les femmes, "Ah", il pensa, "le..."

"Des démons, Monseigneur, dans la forêt !" la voie plaintive continua sans prêter attention à l'état dans lequel se trouvait le seigneur de la maison. Les yeux du maire se focalisèrent, le mal de crâne était épouvantable, il tenta cependant de reprendre ses esprits et regarda l'individu.

"Des démons, dans la forêt, à côté de la porte dimensionnelle ?"

"Oui Monseigneur !" 

Il acquiesça, regarda ses mains, pour une raison curieuse il lui semblait qu'elles étaient très éloignées de ses bras. Le maire leva les yeux, il serra les poings sur ses genoux, ses mains blanchirent sous l'effet de la pression.

"Tu me réveilles pour... des démons... ?"

Le soldat connaissait ce ton, il hésita. "Mais Monseigneur, nous n'en avons jamais vu de pareils..." Le maire lui coupa sèchement la parole.

"Que faisons-nous d'habitude à propos des démons dans la forêt, jeune Belfry ?"

Les pièces de l'armure de l'homme s'entrechoquèrent alors qu'il dandinait inconfortablement. "Nous les détruisons Monsieur, ou nous appelons les mages pour les chasser." 

Le maire ne lui prêtait plus aucune attention, sa main flotta vers sa table de chevet où un domestique compréhensif venait de poser un gobelet plein d'hydromel. Il acquiesça de nouveau, fit une sorte de son approbateur, nasillard, mais d'une signification claire comme le cristal.

"Des mages ? Oui des mages, cela me parait être une bonne idée."

"Monsieur, nous sommes inquiets... ces démons ne semblent pas ordinaires." Mais le soldat n'alla pas plus loin.

"J'ai dit MOBILISEZ QUELQUES MAGES ET CESSEZ DE ME FAIRE PERDRE MON TEMPS !" 

Le maire se leva d'un bond et renversa dans ce mouvement brusque le gobelet, éclaboussant ainsi le pourpoint du pauvre homme.

"A vos ordres Monsieur !" Et il quitta la pièce.

Le maire grimpa dans son lit, un autre jour commençait... il se blottit, irraisonnablement, dans ce lit douillé, marmonnant dans un oreiller de soie : "Des démons, incroyable... et puis quoi encore ?" 
 
 

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